Barcelona IVF

(Français) Devenir parents grâce à une FIV avec Diagnostic Pré-implantatoire (DPI) (FIV DPI)

April 27, 2022 Frédérique, 37 ans. Season 1 Episode 7
Barcelona IVF
(Français) Devenir parents grâce à une FIV avec Diagnostic Pré-implantatoire (DPI) (FIV DPI)
Show Notes Transcript

Dans ce podcast, Frédérique nous raconte son histoire et son parcours jusqu'à ce qu'elle devienne Maman d'une petite fille grâce à une FIV avec Diagnostic Pré-implantatoire (DPI) à Barcelona IVF

« Je voulais avoir la possibilité de bénéficier des meilleurs techniques de FIV » 

[00:00:13.890] - Barcelona IVF

IN Fertile-CAST, The Barcelona IVF Podcast.

[00:00:13.920] - Lisa

Bonjour et bienvenue dans ce nouveau podcast de Barcelona IVF, clinique spécialisée en procréation médicalement assistée à Barcelone. Aujourd'hui, nous avons le plaisir de retrouver Frédérique, l'une de nos patientes et surtout maman d'une petite fille née grâce à une FIV avec diagnostic préimplantatoire. Frédérique a gentiment accepté de venir nous parler de son parcours de PMA en Espagne. Bonjour Frédérique.

[00:00:39.990] - Frédérique

Bonjour Lisa.

[00:00:41.640] - Lisa

Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation pour participer à ce podcast. Pour commencer, est-ce que vous pourriez vous présenter, nous parler un petit peu de votre parcours jusqu'à votre petite fille ?

[00:00:56.320] - Frédérique

Oui. Avec mon conjoint, on a décidé assez rapidement après notre rencontre de fonder une famille et donc c'est au bout d'un an d'essais que l'on a commencé à se poser un petit peu des questions. On a commencé à se poser des questions au bout d'un an d'essai et on s'est dit que ce serait quand même bien de commencer à voir s'il y avait pas un souci de notre côté. Mais vraiment c'était sans aucune pression parce qu'on s'est dit : « OK, ça fait un an, ça commence à faire un peu de temps ». On n'avait pas non plus 25 ans. Donc on a commencé à s'interroger, mais sans s'inquiéter pour autant. Donc mon conjoint décide de faire un spermogramme pour s'assurer qu'il n'y avait pas de problème, et à peu près trois semaines après, on reçoit les résultats par la poste et là, on découvre qu'il y avait une réelle hypofertilité de son côté. Et on s'est dit que finalement, en effet, faire un enfant s'avérait plus compliqué que ce que l'on ne pensait.

[00:02:01.300] - Frédérique

Après ça, on savait qu'il y avait des options au niveau de l'AMP pour nous aider, mais on n'était pas du tout dans cette optique-là. On a dans un premier temps voulu savoir d'où venait cette hypofertilité, est-ce qu'il y avait une raison ? Est-ce qu'il y a des possibilités d'améliorer ces paramètres pour espérer avoir une grossesse spontanée ? Donc, nous sommes allés à une conférence médicale et à la journée de la fertilité en France. C'était à Paris. Il y avait une conférence avec énormément de professionnels de santé qui sont venus parler des différentes pathologies qui concernaient l'infertilité et les solutions qu'il était possible de mettre en place, et on est tombé sur une andrologue qui parlait spécifiquement de l'infertilité masculine, parce qu'aujourd'hui on parle beaucoup d'infertilité au niveau féminine, mais on aborde encore assez peu l'infertilité masculine. Tout est axé chez la femme avec l'endométriose, avec la réserve ovarienne qui est basse, avec des trompes éventuellement bouchées ou je ne sais pas quoi d'autre, mais l'infertilité masculine, encore aujourd'hui, c'est très peu... On va pointer du doigt un diagnostic, on va dire : « OK », mais après, derrière, il y aura très peu de choses qui seront mis en place pour traiter spécifiquement l'homme.

[00:03:36.280] - Frédérique

On est allé voir cette andrologue spécialisée en infertilité et elle a fait une batterie d'examens extrêmement poussés. Là, on a eu droit à un examen spécifique chez mon conjoint avec une échographie des testicules et il s'est avéré qu'il avait une varicocèle. La varicocèle, c'est quelque chose d'extrêmement fréquent chez l'homme. Ça touche 22 % des hommes dans la population générale et 40 % des hommes qui sont atteints d'une infertilité ont une varicocèle. La varicocèle, pour expliquer rapidement ce que c'est, c'est une dilatation des veines au niveau d'un ou des testicules, et donc du coup, ça peut perturber la spermatogenèse. Donc on a eu ce diagnostic-là, ça s'opère très bien, c'est une opération en ambulatoire, c'est vraiment très simple à traiter. Donc c'est vraiment dommage de ne pas être diagnostiqué, de ne pas se traiter de ça, parce que derrière, ça peut énormément améliorer les paramètres de fertilité chez l'homme. Et en plus de ça, elle nous a donné des examens vraiment poussés, on a fait un FISH, on a fait de la fragmentation et la décondensation de l'ADN spermatique.

[00:04:55.330] - Frédérique

Pareil, c'est des examens qui ne sont pas donnés en première intention aussi, quand il y a un spermogramme qui montre une anomalie. Mais c'est quand même important de faire ces examens-là, parce que ça montre que... Ça nous dit si l'ADN des spermatozoïdes a un bon matériel génétique, si je peux dire ça comme ça. Je ne suis pas du métier, j'essaie de m'exprimer au mieux-

[00:05:20.880] - Lisa

C'est très bien expliqué déjà.

[00:05:23.470] - Frédérique

Ce n'est pas toujours évident d'expliquer ça le plus simplement possible. Il a fait tous ces examens, qu'il s'est avéré qu'en fait, non, au niveau de son ADN, il n'y avait pas spécialement de problème. Ça aurait pu être mieux mais ça allait. Après la chirurgie, nous, parce que c'est quand même nous deux, on s'est mis à avoir une hygiène de vie irréprochable. La consommation d'alcool, elle a été réduite drastiquement. Mon conjoint qui fumait de temps en temps et qui était plutôt à la cigarette, même électronique, a tout arrêté net du jour au lendemain. On a pris des antioxydants, on s'est mis à bien manger. Vraiment, on a tout fait ce qui était dans notre pouvoir pour améliorer notre fertilité naturelle, et malheureusement, il a fallu se rendre à l'évidence au bout d'un an. Le sperme de mon conjoint s'était énormément amélioré, mais pas suffisamment pour concevoir spontanément.

[00:06:23.260] - Frédérique

Donc on était extrêmement déçus parce qu'on a fait énormément d'efforts, mais il a fallu se rendre à l'évidence qu'il fallait aller au-delà dans notre parcours, il fallait passer une étape au-dessus. On a été ensuite réorientés chez un gynécologue spécialisé en AMP. Et là, du coup, moi, de mon côté, j'ai fait aussi plein d'investigations pour regarder ce qu'il en était. On m'a diagnostiqué une endométriose. J'en étais sûre que j'en avais une, parce ça fait depuis que je suis adolescente, depuis mes premières règles que je me dis : « J'ai quelque chose qui n'est pas normal, j'ai beaucoup trop mal pendant mes règles ». C'était à la limite du supportable et je savais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas de mon côté. J'avais été voir de nombreux gynécologues, j'avais fait des échographies, même une IRM, et à chaque fois, on me disait : « Non, non, il n'y a rien, madame ». J'allais les voir en leur disant : « J'ai une endométriose, j'en suis sûre, regardez et je resortais en me disant : « Non, non, vous n'avez rien ». Et ce médecin-là, il m'a dit : « Non mais en fait, vous n'avez pas été voir les bons spécialistes ». L'endométriose est difficile à diagnostiquer par quelqu'un qui n'est pas expert en la matière, et elle m'a envoyé voir quelqu'un qui ne faisait vraiment que ça et là, le diagnostic a été posé.

[00:07:47.290] - Frédérique

Ça m'a énormément refroidi parce que je me suis dit : « Bon, OK, il y a une hypofertilité du côté de mon conjoint et moi maintenant, on m'a aussi confirmé que j'avais une endométriose ». Ça allait encore mettre des difficultés en plus dans notre parcours. Donc je suis allée voir un grand, grand spécialiste à Paris qui ne fait que ça pour en savoir un peu plus de mon côté, si j'avais une endométriose sévère ou non, est-ce qu'il y avait un impact important sur ma fertilité ? Et j'ai eu de la chance, il s'est avéré que mes ovaires étaient nickel, mes trompes étaient nickel, mon utérus aussi. J'ai des lésions d'endométriose mais qui ne touchent pas mon appareil reproducteur. Donc lui, il m'a dit : « Non, non, on n'opère pas, parce qu'on ferait plus de mal que de bien. Ce n'est pas ça aujourd'hui qui vous empêche d'avoir un enfant ». On est retourné voir ma gynécologue en disant que : « Finalement, non, on ne va pas opérer l'endométriose, ça ne servira à rien ». Elle nous a proposé ensuite de passer aux inductions d'ovulation dans un premier temps.

[00:08:53.840] - Lisa

D'accord.

[00:08:55.040] - Frédérique

J'en ai fait deux. Ensuite, on a fait trois inséminations intra-utérines qui n'ont rien donné. Test négatif à chaque fois. Et au bout de ces trois stimulations intra-utérines, elle nous a dit que ce serait bien de songer à la fécondation in vitro parce qu'au bout de trois, quand ça ne donne rien, ce n'est plus la peine de s'acharner avec cette méthode, et puis bon, notre âge aussi avançant, c'était mieux que l'on passe à l'étape FIV. Moi, ça a été très difficile, je vous avoue parce que dès le départ, j'étais extrêmement réfractaire à faire une fécondation in vitro. J'ai eu beaucoup de mal à faire le deuil de la grossesse spontanée.

[00:09:44.710] - Lisa

Oui, la conception naturelle en fait.

[00:09:45.970] - Frédérique

C'était ça. J'avais aussi très peur des injections d'hormones, de l'impact que ça pourrait avoir aussi sur ma santé future. Donc je m'interrogeais énormément sur tout ça. Mais bon, là, à un moment donné, ça faisait quand même deux ans que l'on essayait de concevoir un enfant spontanément et il fallait bien que je me rendre à l'évidence que le temps pouvait encore passer longtemps comme ça, je pouvais encore attendre longtemps sans rien, et l'âge avançant, ça n'allait pas s'améliorer. Donc on a franchi le pas et on a commencé réellement à parler fécondation in vitro et à mettre ce projet en place.

[00:10:25.480] - Lisa

D'accord. Donc déjà un parcours finalement quand même assez long, parce que la première année, vous avez été en tentative de conception naturelle et puis pendant une deuxième année, vous avez fait des examens, vous avez tenté de faire des stimulations simples, des inséminations, avant de vous lancer, en tout cas, de commencer à réfléchir à la FIV.

[00:10:51.250] - Frédérique

Oui, parce que le traitement de la varicocèle et puis la mise en place aussi d'une hygiène de vie, bien évidemment, l'andrologue nous avait dit : « Les effets attendus, ce n'est pas au bout de trois mois, c'est minimum six mois à un an ». Elle nous avait prévenus dès le départ qu'il fallait que l'on soit au moins patient neuf mois à douze mois pour voir si la chirurgie avait fonctionné et si on pouvait se passer d'AMP. Donc c'est vrai que là, on a entre guillemets, perdu une année à attendre, voir s'il y avait une amélioration suffisante pour concevoir spontanément. Mais cette année-là, en même temps, on avait besoin de la prendre. Moi, je n'étais pas prête à me lancer tout de suite en fécondation in vitro. J'avais vraiment besoin de ce temps-là pour accepter que, oui, il va falloir que j'ai recours à une médecine poussée, entre guillemets, pour concevoir un enfant. C'est du temps perdu ? Oui et non, j'avais besoin de ce temps-là.

[00:11:54.100] - Lisa

Non, mais c'est important aussi de s'écouter, de faire un petit peu, finalement, ce que l'on appelle le deuil de cette conception naturelle, etc. avant de passer au traitement en tout cas de PMA type FIV. C'est sûr que chacun a besoin. Il y a des personnes pour qui c'est plus rapide que d'autres, mais c'est vrai que c'est important aussi à prendre en compte dans le projet de bébé.

[00:12:22.450] - Frédérique

Oui, tout à fait. Et puis bon, après, j'ai fait un résumé très très rapide, mais j'ai rencontré d'autres gynécologues. Donc le contact n'était pas du tout passé. C'est vrai qu'aussi, on a pris le temps de rencontrer un médecin qui nous correspondait et avec qui on se sentait en confiance pour mettre en place toute cette procédure, parce qu'il ne faut pas oublier que quand même, quand on fait une AMP, notre médecin, on va le voir des fois plusieurs fois par semaine pendant des mois. Donc si on ne se sent pas bien avec la personne qu'on a en face de soi, ça peut être quand même problématique. On a mis aussi un petit peu de temps à se poser avec notre gynécologue, qui a été juste extraordinaire. J'ai trouvé quelqu'un de bienveillant et puis qui a vraiment adouci ce parcours, qui a fait très attention aux mots qu'elle utilisait aussi quand elle nous parlait. La première fois qu'on l'a rencontrée, tout de suite, elle nous a dit : « Ne vous inquiétez pas, vos examens, ils ne sont pas mauvais. Oh là là ! 

[00:13:30.940] - Frédérique

Ça va aller. Ne vous en faites pas, vous pouvez même concevoir spontanément. Là, on a bien vu que ça fait deux ans que vous essayez, que ça ne marche pas, donc il va falloir que vous ayez une aide, mais vous n'êtes pas stériles ».

[00:13:43.420] - Frédérique

Vraiment, elle a eu les bons mots. Dès le départ, elle m'a parlé de fécondation in vitro. Elle m'a parlé de FIV-ICSI même, dès le départ. Donc, elle savait très bien je pense, au fond d'elle, que l'on allait y venir quand même. Mais elle a vu que je n'étais pas prête à l'entendre. Donc elle a fait : « OK, pas de souci. On va commencer par les inductions de l'ovulation, on va voir ce que ça donne. Ensuite, on va faire des IAC, des inséminations intra-utérines, on va voir ce que ça donne ». J'avais besoin de passer par ces étapes-là, intermédiaires, avant de passer directement au FIV-ICSI.

[00:14:18.780] - Lisa

D'accord. Et alors du coup ? Qu'est-ce qu'il s'est passé près ? À partir du moment où vous avez fait les trois inséminations, ensuite, vous êtes passés en FIV. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

[00:14:31.900] - Frédérique

Ensuite, on s'est dit : « OK, il faut faire une FIV ». Moi, entre temps, j'avais énormément étudié le sujet, je m'étais énormément documenté sur ce qui se faisait en France et ce qui se fait à l'étranger, les différences de taux de réussite d'un pays à l'autre. Et... Excusez-moi, j'ai ma petite qui... Et donc, on a commencé à étudier tout ça et j'en ai parlé avec ma gynécologue, et je lui ai dit que j'avais vu qu'il y avait des taux de réussite à l'étranger qui étaient meilleurs qu'en France, qu'il y avait la possibilité de faire des fécondations in vitro avec un diagnostic préimplantatoire des embryons. Je lui ai fait part de mon souhait de passer par cette technique-là, parce que moi, déjà, ça me coûtait énormément de faire une FIV. C'était très dur de me dire : « OK, il faut que je passe par là pour avoir un bébé, mais si je dois passer par là, je veux avoir la meilleure, entre guillemets, fécondation in vitro possible. En fait, je veux utiliser aujourd'hui les meilleures techniques qui existent. Je veux pouvoir bénéficier de ça ». C'est ce que je m'étais dit. Je ne veux pas faire une, deux, trois, quatre, cinq FIV avec zéro résultat parce qu'elles ne sont pas optimums dès le départ.

[00:15:50.800] - Frédérique

Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire.

[00:15:52.890] - Lisa

Je comprends. Vous avez envie de mettre toutes les chances de votre côté pour avoir les meilleurs résultats possibles dès le départ.

[00:16:01.440] - Frédérique

C'est ça. Notre médecin, elle était complètement d'accord avec notre démarche. Elle nous a même avoué qu'elle, si elle avait eu des difficultés pour faire ses enfants, elle serait aussi sûrement partie à l'étranger. Elle nous a dit : « Pas de souci, moi, je vous suis ». Donc j'ai commencé à me renseigner sur les différentes cliniques qui proposaient cette technique, et là, il y avait Barcelona IVF et une autre clinique d'un autre pays de l'Union Européenne. J'avais ces deux cliniques-là en vue. J'ai contacté l'Association Maia aussi pour en savoir plus, parce que je voulais quand même m'assurer du sérieux des cliniques. Parce que bon, voilà, on regarde des sites Internet, mais ensuite, on ne sait pas vraiment le sérieux derrière. Elle m'avait confirmé que ces deux cliniques-là étaient sérieuses et qu'il n'y avait aucun souci, que je pouvais aller les yeux fermés. Et ensuite, franchement, ça a été pratico-pratique le choix. On s'est dirigé vers cette clinique d'un autre pays de l'Union européenne, parce que déjà le devis, il était moins cher, et parce qu'aussi, on se retrouvait en période estivale, que mon médecin en France partait en congé parce que les centres d'AMP fermaient et que j'allais devoir faire une grosse partie du suivi de la stimulation ovarienne sur place. 

[00:17:32.820] - Frédérique

Et quand on a regardé les prix en plein été pour se loger à Barcelone, clairement... On s'y était pris en plus à la dernière minute. C'était vraiment très cher, enfin c'était trop cher pour nous à ce moment-là en tout cas. C'est pour ça que l'on s'est dirigé vers l'autre clinique pour faire notre première FIV. Parce qu'économiquement, c'était plus dans notre possibilité à ce moment-là.

[00:17:58.140] - Frédérique

Donc, on a fait notre première FIV. On est arrivés sur place, on a fait notre ponction. Je rentrerai plus dans les détails sur le traitement de la fécondation in vitro avec DPI, sur ce que j'ai fait à Barcelona IVF. Là, je vais aller rapidement sur mon expérience avec la première clinique parce qu'il y a eu du... Je n'ai pas été tout à fait satisfaite. J'ai eu une stimulation ovarienne qui n'a pas été au top parce que j'ai une très bonne réserve ovarienne. Moi, j'ai un CFA qui est vraiment très bon. Et là, on m'a ponctionné neuf ovocytes, ce qui était assez décevant. Et sur les neuf ovocytes prélevés, il y en a sept qui on²t été fécondés. À J1, on avait sept embryons. Ensuite, à J3, on a eu six embryons et à J5, on va à la clinique, c'est le jour du transfert, enfin de l'hypothétique transfert. Nous, on voulait faire un DPIA. On a quand même attendu savoir combien de blastocystes on avait et il s'est avéré que l'on n'avait qu'un seul blastocyste. Donc là, sur place, on nous a dit...

[00:19:10.950] - Frédérique

Moi, c'était la douche froide. On est passé de sept embryons à un blastocyste, je me suis dit : « D'accord ». On devait faire un DPIA et on m'a dit : « Lon, laissez tomber. Vous n'allez pas faire un DPI sur un seul embryon. Ce n'est pas comme si on avait le choix avec plusieurs, donc transférez celui-ci. Il est super beau et c'est super qualité. C'est un blastocyste expansé donc vous avez toutes vos chances de grossesse avec celui-ci. Transférez-le et on verra ce que ça donne ».

[00:19:38.100] - Frédérique

On a écouté les biologistes, on a transféré cet embryon sans faire de diagnostic préimplantatoire, et la bonne nouvelle, c'est que dix jours plus tard, j'ai eu mon test de grossesse, il était positif. Donc là, j'étais ravie. J'étais enfin enceinte après tant de mois, d'années d'attente. Donc j'appelle tout de suite ma gynécologue qui me dit de faire des dosages du bêta-HCG pour voir ce qu'il en est. Premier dosage : pile poil dans la norme pour l'âge de la grossesse. Deuxième dosage : pareil, pile poil dans la norme, mais bon moyenne basse. Ce n'était pas.. Ça aurait pu être mieux. Et au fur et à mesure que je faisais mes dosages, toutes les 48 heures, je devais me prélever pour faire un dosage de bêta-HCG, et là, à chaque fois, ça augmentait mais pas exponentiellement. Normalement, les dosages de bêta-HCG doivent vraiment grimper en flèche quand il y a une grossesse évolutive. Et là, moi, ça doublait à peine en fait, à chaque fois. C'était vraiment limite. Et on commençait à me dire que ce n'était pas bon signe.

[00:20:47.310] - Frédérique

Donc j'ai atteint difficilement le palier des 1 000 unités. À partir de là, 1 000 unités, c'est parce que c'est vraiment le palier que l'on demande d'atteindre pour pouvoir faire une échographie et voir s'il y a un sac gestationnel ou non. J'avais bien un sac gestationnel dans l'utérus. Donc déjà, ma gynécologue, elle était rassurée parce que ce n'était pas une grossesse extra-utérine. Elle, ce qui l'intéressait dans un premier temps, c'était s'assurer de ça. On était bien sur une grossesse intra-utérine, mais en effet, elle trouvait que le sac gestationnel, il n'était pas de la bonne taille par rapport à l'âge de la grossesse. Donc je refais une échographie une semaine après et là, pareil, elle me dit : « Normalement, on devrait avoir un embryon, on devrait avoir une activité cardiaque. Il n'y a rien de tout ça ». Donc elle est en train de me dire que là, c'est une grossesse non évolutive. Elle commence à me dire qu'il va falloir que j'arrête de prendre ma progestérone. Elle me dit : « Qu'est-ce que vous décidez de faire ? Est-ce que vous voulez prendre des médicaments pour évacuer la grossesse ? Est-ce que vous voulez que ça se fasse naturellement ? ».

[00:21:55.370] - Frédérique

Moi, j'ai décidé de laisser faire la nature parce que je pensais que j'avais suffisamment pris de traitements comme ça, que mon corps avait suffisamment ingéré de médicaments et que je préférais lui laisser faire son job. Qu'il prenne le temps de faire ce qu'il avait à faire.

[00:22:17.260] - Frédérique

J'ai attendu une semaine comme ça à la maison parce que du coup, j'étais dans un état psychologique qui était vraiment déplorable. J'ai un médecin extraordinaire. Je vous dis, elle ma mis en arrêt tout de suite. Elle ne m'a pas renvoyée au travail avec ça, elle m'a dit : « Non, non, je vous arrête ». Et c'est vrai que je suis restée une semaine à attendre que cette fausse couche se déclenche et au bout d'une semaine, rien. Et là, je commençais vraiment à en avoir marre, c'était difficile. J'avais l'impression que mon ventre, c'était un cercueil. Et quand est-ce que ça allait arriver ? Je ne savais pas aussi. J'étais très inquiète parce qu'est-ce que j'allais avoir mal ? Est-ce que j'allais beaucoup saigner ? Comment ça allait se passer ? Parce qu'on ne vous parle pas beaucoup de tout ça, de comment ça se déroule une fausse couche, qu'est-ce que l'on va ressentir ? Quels seront les symptômes ? C'est assez opaque. On ne sait pas du tout à quoi s'attendre. Donc je retourne la voir désespérée en lui disant : « Ça ne s'est toujours pas produit. On refait une échographie ? », « Oui », l'œuf était toujours en place. 

[00:23:14.480] - Frédérique

Là, elle me dit : « Écoutez, allez à l'hôpital. Peut-être qu'ils vont pouvoir vous donner quelque chose pour évacuer la grossesse ». Donc là, j'étais d'accord pour prendre un médicament parce que j'étais arrivée à un stade où il fallait que ça se termine.

[00:23:26.590] - Frédérique

J'arrive sur place aux urgences gynéco, et aux urgences, ils me font une échographie et ils me disent... J'avais les échos précédentes de ma gynéco, j'avais une ordonnance de ma gynécologue aussi, avec un mot et là, ils me disent : « Mais non, nous, on ne peut pas vous dire que votre grossesse, elle est non évolutive, on n'a pas l'historique ». Alors que j'étais venue avec mon dossier. Ils m'ont dit : « Non, nous, on a votre écho, aujourd'hui ce jour, donc vous allez revenir dans une semaine et à partir de ce moment-là, nous, on va pouvoir juger qu'en effet votre grossesse, elle est non évolutive et qu'on va pouvoir vous donner le médicament pour évacuer ». Donc je suis rentrée chez moi comme ça en me disant : « Bon ben, d'accord, il faut encore que j'attende ». Et finalement, les choses se sont faites cette semaine-là naturellement. J'ai énormément souffert physiquement, ça a été très difficile. On m'a donné de la morphine pour supporter la douleur. Donc pareil, j'ai eu des médecins qui n'ont pas du tout minimisé ce que je ressentais. Tout de suite, ils m'ont donné des antalgiques hyper puissants pour calmer la douleur.

[00:24:26.560] - Frédérique

Et puis j'ai eu du mal aussi psychologiquement à m'en remettre. Ça a été vraiment, vraiment dur.

[00:24:32.620] - Lisa

Des mois d'attente déjà pour avoir un test de grossesse positive, c'est vrai que c'est...

[00:24:38.260] - Frédérique

Oui. J'ai perdu ma grossesse, j'étais à quasiment dix semaines d'aménorrhée.

[00:24:44.040] - Lisa

D'accord.

[00:24:46.690] - Frédérique

Donc ça, ça a été une vraie difficulté, même du couple je peux dire, parce que mon conjoint, il ne l'a pas vécu dans son corps, mais de voir sa femme aussi mal, c'était vraiment difficile aussi pour lui. J'ai pris du temps pour moi, pour me remettre. J'ai réussi à retourner au travail au bout de quinze jours. Et puis mes cycles, ils ont mis deux mois et demi à revenir, parce que c'était une grossesse donc il a fallu avoir un retour de couches, ça ne revient pas comme ça. Au bout de ces deux mois et demi, mon conjoint, il m'a demandé de refaire un essai et de refaire une fécondation in vitro. Il m'a dit : « S'il te plaît, on en refait une, on ne va pas abandonner comme ça, parce que regarde, OK, ça n'a pas abouti mais tu as quand même été enceinte. Donc ça peut marcher ». Il m'a dit : « Cet embryon, il n'a pas pris parce que certainement que génétiquement il n'était pas viable. Dès le départ, c'était voué à l'échec ». On n'avait pas fait le DPI, donc on n'aura jamais la certitude, mais notre médecin nous a quand même dit qu'à 95 % de chances, en effet, il n'était sûrement pas viable génétiquement.

[00:25:59.530] - Frédérique

C'est pour ça que ça n'avait pas marché. Il m'a dit : « Là, cette fois-ci, on va aller à Barcelone ». Parce que c'est vrai que moi, j'avais eu un premier contact avec docteur Guix qui s'était très, très bien passé et je n'avais plus envie de retourner dans l'autre clinique parce que c'est vrai que je n'avais pas trouvé l'accueil extrêmement chaleureux. Humainement, je n'y avais pas trouvé mon compte. C'est pour ça que je n'ai pas voulu faire une deuxième fécondation in vitro chez eux.

[00:26:31.210] - Frédérique

Donc je me suis dirigée vers Barcelone. Avec mon époux, on s'est dit : « Allez, on y va, on fait une deuxième tentative ». Mais cette fois-ci, on s'était dit, ça sera la dernière parce que moi je n'en pouvais plus. Il fallait que ça s'arrête au bout d'un moment. Donc on s'est dit : « On fait une dernière FIV, mais là on met tous les moyens, on met le paquet et on croise très fort les doigts ».

[00:26:56.800] - Lisa

D'accord. Et alors du coup, vous avez repris contact avec la clinique, comment ça s'est passé ?

[00:27:04.960] - Frédérique

J'ai repris contact avec le docteur Guix, avec qui j'avais déjà eu des entretiens avant. En fait, je l'avais rencontrée une première fois à Paris, parce qu'elle fait de temps en temps des consultations à Paris. Je l'avais rencontrée là-bas une première fois et puis là, je suis retournée vers elle. Je lui ai envoyé tout mon dossier bien à jour, avec aussi la première fécondation in vitro que j'avais fait, le traitement que j'avais pris, parce qu'elle pouvait aussi s'appuyer sur cette première stimulation pour améliorer la deuxième stimulation que j'allais faire, pour améliorer les résultats. Donc j'ai eu un entretien par Skype avec elle. Elle avait mis en place tout un protocole. Elle m'a demandé si ça nous convenait. Nous, on a dit que l'on voulait faire absolument un DPIA. Curieusement, docteur Guix, elle disait que l'on n'en avait pas spécialement besoin, voyez-vous, lors des entretiens, parce qu'elle disait que l'on était encore jeunes, que ce n'était pas un examen de première intention pour nous. Mais je lui ai expliqué l'expérience de ma fausse couche, que je ne voulais vraiment pas repasser par ça, ou en tout cas, éviter au maximum de repasser par ça, et que oui, peut-être que l'on est encore jeune mais je voulais absolument faire un DPIA pour avoir la chance que l'on me transfère un embryon qui soit viable génétiquement, vraiment. 

[00:28:39.160] - Frédérique

Et que là, cette fois-ci, on ait réellement toutes nos chances d'une grossesse évolutive.

[00:28:48.400] - Frédérique

On s'est mis d'accord pour faire cette FIV avec eux. Donc je suis retournée voir ma gynécologue, on a fait une stimulation ovarienne. J'ai pris un traitement pendant sept jours. Donc c'est assez court finalement. Au bout de sept jours, du coup, on a fait le déclenchement de l'ovulation mais avec du DÉCAPEPTYL, pas avec de l'OVITRELLE, parce que quand on fait une FIV avec DPIA, il n'y a pas de transfert frais d'embryons parce qu'il faut les biopser et le temps d'avoir des résultats du caryotype des embryons, ça prend du temps. Donc il faut savoir qu'il n'y aura pas de transfert frais quand on fait une FIV DPIA. Et vu que moi j'avais beaucoup de follicules, il valait mieux déclencher au DÉCAPEPTYL pour éviter une hyper stimulation après la ponction.

[00:29:51.880] - Frédérique

Ensuite, une fois qu'on a fait le déclenchement au DÉCAPEPTYL, on a en fait juste la journée du lendemain pour rejoindre le bloc opératoire à Barcelone. On a pris le train et nous sommes arrivés. Nous avions rendez-vous. Donc on a fait le DÉCAPEPTYL le soir et il fallait que l'on soit à Barcelone le surlendemain matin. Je ne sais pas si je suis claire ?

[00:30:22.310] - Lisa

Très claire.

[00:30:22.690] - Frédérique

Ça va ? D'accord. On avait rendez-vous à 9h00. Donc nous sommes arrivés la veille, on a pris un petit hôtel à côté de la clinique. On s'est rendus à la clinique à pied, tranquillement. À 9h30, on est venu me chercher pour la ponction. Ça se fait en anesthésie générale. Là, sur place, c'était au top parce que je me suis retrouvée avec du personnel qui parlait français, ce qui est hyper rassurant. Là, j'avais une infirmière. D'ailleurs je pense qu'elle était d'origine française à la base, parce qu'elle n'avait aucun accent quand elle parlait français. Je pense qu'elle était française, tout simplement, et elle n'était là que pour moi. Ça, c'était super parce qu'elle ne s'est occupée que de moi et j'étais vraiment bien entourée, c'est très cocoon. C'est important d'être un peu cocoonée dans ces moments-là. Je suis allée au bloc, l'anesthésiste m'a fait l'anesthésie générale et je me suis ensuite réveillée dans un box, avec une perfusion dans laquelle on me passait des antalgiques. Moi, au réveil, j'ai commencé à vraiment avoir mal, donc je l'ai signalé à l'équipe qui tout de suite a été très réactive.

[00:31:39.410] - Frédérique

Ils m'ont donné un antalgique beaucoup plus puissant pour tout de suite calmer la douleur, qui s'est estompée en 30 minutes. Et j'ai pu ensuite tranquillement sortir de la clinique après la ponction, vraiment nickel. On a même été manger au restaurant juste après, pour vous dire à quel point j'étais bien.

[00:31:59.100] - Lisa

Et la ponction ovocytaire, ça a duré combien de temps environ pour les personnes qui ne savent pas trop bien comment ça se passe ?

[00:32:06.050] - Frédérique

C'est très rapide, une ponction ovocytaire. Le temps que l'on rentre au bloc et que l'on en sorte, il y a une demi-heure qui s'écoule, pas plus.

[00:32:14.420] - Lisa

Vous vous êtes endormie 15, 20 minutes.

[00:32:16.440] - Frédérique

Oui. C'est vraiment très rapide et elle se fait en anesthésie générale. Moi je trouve ça bien que ce soit en anesthésie générale, parce que bon, au moins, on est sûr de ne pas avoir mal. Et puis bon, est-ce qu'il y a une plus-value d'être consciente pendant cet acte ? Je ne sais pas.

[00:32:37.070] - Lisa

C'est beaucoup plus confortable pour les patientes qui ont la ponction folliculaire, parce que c'est vrai que c'est une sédation légère et finalement, qui permet que vous n'ayez pas de douleur ni de tiraillements. Après, c'est vrai que ça peut se faire si besoin. S'il y a des personnes qui ne veulent pas d'anesthésie générale, ça peut se faire en local.

[00:32:56.910] - Frédérique

Oui, je sais.

[00:32:57.820] - Lisa

C'est beaucoup moins agréable, en tout cas confortable, c'est le mot, que l'anesthésie générale.

[00:33:05.500] - Frédérique

Oui, moi j'ai des amies qui ont fait la ponction en anesthésie locale et franchement, elles en gardent un très mauvais souvenir. Donc oui, moi non merci. On souffre déjà suffisamment pour s'infliger ça. Moi, anesthésie générale, ça m'allait parfaitement. Et puis il faut dire aussi ce qui est, ce n'est pas des positions... La position gynécologique, ce n'est pas non plus très agréable, on va dire, avec plein de monde au bloc opératoire autour de soi. Ce n'est pas non plus les conditions dans lesquelles on se trouve le plus à l'aise. Moi, ça m'allait très bien d'être inconsciente.

[00:33:40.340] - Lisa

Et donc après, vous êtes [diaphonie 00:33:43] au restaurant, comment ça se passe ?

[00:33:49.820] - Frédérique

C'est vrai que j'ai oublié de vous dire qu'avant de sortir quand même de la clinique, on m'a donné le nombre d'ovocytes qui ont été ponctionnés. C'est quand même très important, j'ai oublié de vous en parler. On a eu 17 ovocytes de prélevés.

[00:34:05.980] - Lisa

D'accord, oui.

[00:34:07.580] - Frédérique

C'était quand même pas mal.

[00:34:10.060] - Lisa

Une très belle stimulation.

[00:34:12.050] - Frédérique

Quand même, vous voyez la différence de la stimulation ? Première fécondation in vitro : 9 ovocytes, et là, je suis passée à 17. Non mais blague à part, ça fait toute la différence sur les chances de succès ensuite derrière. Sur les 17 ovocytes de prélevés, il y en avait quinze qui étaient matures, quinze exploitables. Ils ont mis les quinze en fécondation et on a eu onze embryons. Là, j'étais déjà un petit peu déçue, j'ai fait : « Mince, ça y est, ça commence à descendre. On passe de 15 à 11 embryons ». Mais ils m'ont tout de suite rassurée en me disant que non, c'était normal et que c'était déjà très bien d'avoir onze embryons. Mais vous savez, on s'inquiète vraiment beaucoup pour tenter une FIV. On se dit : « Ça y est ».

[00:35:00.170] - Lisa

C'est sûr. En plus, ce n'est pas une partie que vous contrôlez.

[00:35:03.590] - Frédérique

Non.

[00:35:07.010] - Lisa

Vous êtes dépendants des résultats que l'on vous annonce au fur et à mesure. Donc c'est vrai que c'est quand même toujours stressant de voir comment ça évolue.

[00:35:15.860] - Frédérique

Ce qu'il se passe au laboratoire et au fur et à mesure des jours, que le nombre il descend, c'est extrêmement stressant pour les patients, vraiment. C'est Hunger Games au laboratoire.

[00:35:28.670] - Lisa

C'est vrai que de voir nos patientes, forcément, dès que possible, aiment savoir où en sont les embryons, comment ça évolue, etc., parce que c'est sûr que c'est une composante importante, même si bon, ce n'est pas toujours la quantité qui est importante, mais c'est la qualité. Mais c'est vrai [inaudible 00:35:45] hyper important. Et donc ?

[00:35:52.270] - Frédérique

Donc après nous sommes restés la journée de la ponction sur place à Barcelone. On en a profité pour faire un peu de tourisme. On a redormi à l'hôtel, et on est partis le lendemain. On avait le feu vert pour repartir le jour même, ce n'était pas médicalement contre indiqué. Mais c'est que moi quand même, je voulais me reposer, je n'avais pas envie de... Je voulais vraiment passer une journée off et ensuite repartir le lendemain. Ensuite, on est contactés par mail pour avoir la suite des résultats. Donc au troisième jour après la ponction, on m'a informée qu'il y avait toujours onze embryons. Donc là, j'étais contente parce que ça n'avait pas baissé. De J1 à J3, on avait gardé le même nombre d'embryons. Ensuite, arrive le cinquième jour au stade de blastocyste et là, on nous annonce que l'on en a neuf. Donc j'étais ravie.

[00:36:48.610] - Lisa

[inaudible 00:36:48].

[00:36:49.840] - Frédérique

Neuf blastocystes, c'était vraiment super.

[00:36:53.880] - Lisa

On n'a pas toujours neuf embryons-

[00:36:54.700] - Frédérique

Non.

[00:36:56.050] - Lisa

Fécondation in vitro avec ses propres ovocytes. C'est un très beau résultat.

[00:37:01.960] - Frédérique

Le laboratoire, il a fait un excellent travail. Il n'y a rien à dire, vraiment. On était très, très heureux d'apprendre ça. Après, il est communément admis quà peu près 50 % des blastocystes ne sont pas viables génétiquement. C'est ce que l'on appelle une aneuploïdie en fait. Il y a les euploïdes et aneuploïdes. Aneuploïde, ça veut dire : n'a pas le bon nombre de chromosomes. Donc je me suis dit : « Bon, peut-être que sur le lot, on en aura peut-être quatre, cinq de bons, objectivement ». Ces neuf blastocystes, ils sont à ce moment-là, biopsés et vitrifiés derrière. La biopsie est envoyée dans un laboratoire spécialisé qui fait des analyses génétiques et là, le caryotype de chaque embryon est fait. Donc c'est pour savoir si l'embryon, il est euploïde ou aneuploïde.

[00:37:55.930] - Lisa

Vous parlez que dans votre cas, c'était à peu près 50 % de taux d'aneuploïdie. Je pense que c'est bien de préciser aussi que c'était par rapport à votre âge, parce que le taux d'aneuploïdie des embryons va être plus ou moins important aussi selon l'âge de la femme.

[00:38:12.280] - Frédérique

Selon l'âge de la femme, oui. Mais après quand même, c'est normal d'avoir des aneuploïdies dans les blastocystes, c'est ça que je veux dire. 100 % des blastocystes obtenus ne seront pas euploïdes. Voilà. Ça, non. L'espèce humaine, on n'est pas très féconds, finalement. C'est normal d'avoir des anomalies chromosomiques au niveau des blastocystes, même pour un couple qui n'a aucune infertilité.

[00:38:39.550] - Lisa

Et c'est pour ça que le diagnostic préimplantatoire est intéressant, parce que ça nous permet de voir les embryons, finalement, qui ont des aneuploïdies ou pas et ça nous évite de transférer des embryons qui ne soient pas normaux, qui ne soient pas viables, qui aient une aneuploïdie et qui ne donneraient pas naissance à un bébé sain. C'est l'intérêt de cette technique que l'on peut faire en Espagne et qui, malheureusement pour l'instant, n'est toujours pas proposée en France.

[00:39:08.110] - Frédérique

Non. En France, pour l'instant cette technique, elle n'est pas acceptée. Elle a été discutée au niveau de la loi de bioéthique. Elle a été demandée par grand nombre de gynécologues qui font de l'AMP. Des gynécologues extrêmement connus même, qui trouvent que c'est une aberration aujourd'hui de ne pas accepter le DPIA en France. Mais voilà, ce n'est pas passé pour diverses raisons éthiques. Il y a encore beaucoup de questions sur la manipulation génétique. Ça fait peur à beaucoup de monde, et donc c'est vrai qu'en France, on n'a pas encore passé, malheureusement, le cap de ça, et c'est vraiment une perte je pense sincèrement pour les patients. Parce que là, vous voyez on avait neuf blastocystes, sur les neuf blastocystes, il y en a trois qui sont revenus euploïdes. Donc il y en a trois qui sont exploitables sur neuf. Ce n'est pas rien, ça veut dire qu'il y en avait quand même beaucoup qui n'étaient pas du tout viables.

[00:40:16.090] - Lisa

[diaphonie 00:40:16] pu les transférer, finalement, on n'en aurait pas forcément eu sur un premier transfert, un embryon euploïde, on aurait pu transférer un embryon aneuploïde, anormal. Et en fait, les biologistes, malheureusement, n'ont pas la possibilité de le voir à l'œil nu, ça. Donc sans faire de DPI, c'est impossible de le savoir et c'est vrai que vous qui avez eu en plus une expérience de fausse couche avant cela, c'est vrai que c'était quand même important, parce que vous auriez pu refaire une fausse couche en transférant un embryon aneuploïde derrière, et psychologiquement, c'est quand même impactant.

[00:41:00.210] - Frédérique

Oui.En France actuellement, ils font le tri quand même des embryons, mais par rapport à leur morphologie et à la cinétique du développement de l'embryon. Mais juste à l'œil nu, regarder si l'embryon, entre guillemets, il est beau ou pas, ne va pas donner avec certitude, ne va pas nous dire avec certitude s'il est euploïde ou non. C'est incomplet finalement. On va espérer que cet embryon soit de bonne qualité, mais c'est vrai que les biologistes en France ne peuvent pas l'affirmer à 100 %. C'est ça.

[00:41:42.510] - Lisa

Et donc vous avez eu ces trois embryons, qu'est-ce qu'il s'est passé par la suite ? Une fois que vous avez les résultats, comment ça s'est organisé ?

[00:41:50.940] - Frédérique

Les résultats, ils vous disent que ça prend à peu près trois semaines à être obtenus. Nous, ça a été beaucoup plus court. Je crois que l'on a eu les résultats au bout de quinze jours, il me semble. Après, dans mon cas — je parle de mon cas, bien évidemment — on a décidé de faire un transfert sur le mois suivant. Donc un transfert après sur un cycle spontané me concernant puisque je n'ai pas de problème de fertilité spécifique. Il n'y a pas de raison de me faire un cycle stimulé. J'ai fait un monitorage du cycle et on a quand même déclenché à l'OVITRELLE pour être sûr que l'on transfère l'embryon exactement au bon moment. Parce qu'il ne faut pas que l'ovulation soit vraiment ovulatoire et pour être sûr du jour de l'ovulation, pour transférer l'embryon à J5. Et une fois que j'ai fait mon injection d'OVITRELLE, je savais que j'avais cinq jours pour m'organiser, pour être à Barcelone cinq jours plus tard. C'est ça. Ensuite, j'arrive sur place, contrôle des identités bien évidemment, il ne faut pas oublier ses papiers d'identité.

[00:43:09.140] - Lisa

C'est important.

[00:43:10.530] - Frédérique

C'est important de le préciser quand même. Et puis le transfert, c'est vraiment un acte qui se fait sous aide échographique. C'est une canule qui est très très fine, donc on ne sent rien, c'est complètement indolore. Et là, le biologiste arrive avec le cathéter dans lequel est l'embryon. On a eu la chance de voir notre embryon aussi sur un écran, juste avant d'être implanté. Ça, c'est assez magique.

[00:43:48.780] - Lisa

À ce moment-là, oui, c'est un moment-

[00:43:50.850] - Frédérique

C'est assez drôle d'avoir... C'est vrai qu'en conception spontanée, on ne voit pas ce genre de chose.

[00:43:59.360] - Lisa

Non, c'est sûr.

[00:44:00.990] - Frédérique

Bon, là, c'est vrai que c'est intriguant, c'est magique de se dire : « Ah là là, c'est peut-être notre futur bébé ». Donc de voir notre futur enfant à stade de cinq jours, ouais, c'est particulier quand même. Donc le transfert a été fait. Le biologiste ensuite récupère le cathéter pour vérifier que l'embryon a bien été transféré et n'est pas resté collé dans le cathéter. Il faut bien s'assurer de ça avant de partir. Et puis ensuite, on nous dit que l'on peut reprendre le cours de notre vie. Donc on est restés sur place encore une journée et on est rentrés ensuite le lendemain.

[00:44:44.220] - Lisa

D'accord. Et après alors, comment ça s'est passé cette attente ?

[00:44:50.760] - Frédérique

Cette attente... J'étais impatiente de savoir si ça avait marché, en même temps, j'étais morte de trouille. Après, je n'arrêtais pas de me répéter : « Il est euploïde, il est euploïde. Donc il n'y a pas de raison, ça va marcher ». Ça a été vraiment le truc que je me suis répétée en boucle, mais vraiment. « Il n'y a pas de raison, il n'y a pas de raison ». Et j'ai fait un test de grossesse très très tôt parce que moi, j'ai craqué très, très tôt, bien évidemment, et je n'ai pas fait de dosage de bêta-HCG cette fois-ci, parce que j'avais eu la mauvaise expérience de la première grossesse où que toutes les 48 heures, ils me faisaient des dosages qui ne faisaient que de m'inquiéter et qui, finalement, à part l'inquiétude, on ne pouvait rien faire parce que si ça marche, ça marche mais si ça foire, ça foire. Il n'y a pas d'intervention médicale possible à ce stade-là. Donc là, je me suis dit : « Non, tant pis, je suis bien enceinte, c'est positif. Maintenant, je vais attendre la première échographie pour en savoir plus ».

[00:45:53.250] - Lisa

D'accord. Oui, vous avez tenue jusqu'à l'échographie.

[00:45:56.480] - Frédérique

Oui, aucun dosage de bêta-HCG, j'ai fait : « Je m'en fous des chiffres, c'est bon, il y en a marre ». Je ne voulais plus rentrer là-dedans.

[00:46:05.620] - Lisa

Vous avez fait un test de grossesse et puis après, pas de bêta-HCG, pas de [inaudible 00:46:05] sanguine, finalement, vous êtes passée directement à l'échographie

[00:46:12.140] - Frédérique

Directement à l'échographie. Mon médecin m'a donné rendez-vous quinze jours après, elle m'a dit : « Bon allez, dans quinze jours, on fait l'écho, on voit ce qu'il en est ». Et là, à l'écho en fait, il y avait déjà un embryon, il y avait déjà un cœur qui battait, il y avait déjà tout quoi. Dès le départ, ça n'avait rien à voir avec la première grossesse. Là, on voyait que ça y est, c'était parti et que la grossesse était bien évolutive et que tout allait bien. Et après cette échographie, j'ai fait un dosage de bêta-HCG à ce moment-là, parce qu'il est obligatoire pour s'inscrire en maternité.

[00:46:46.280] - Lisa

Vous n'avez pas eu le choix cette fois-ci.

[00:46:48.920] - Frédérique

Je me suis inscrite très tôt en maternité parce que j'ai choisi une maternité qui était très demandée, je savais qu'aussitôt que l'on savait qu'on était enceinte, il fallait s'inscrire et je me suis dit : « Allez, je le fais, je m'inscris. Au pire, il arrive quelque chose, ce n'est pas grave, je me désinscrirai ». Mais j'étais confiante, vraiment, parce que je me suis dit : « Non, il est euploïdie, donc il n'y a pas de raison. Maintenant, ça y est, il est implanté, il se développe. Je sais qu'il n'y a pas d'anomalies chromosomiques, donc qu'est-ce qui pourrait arriver ? ». Bien sûr, ce n'est pas certain, on n'est pas sur du 100 %, mais je me suis vraiment accrochée à ça.

[00:47:24.760] - Lisa

D'accord. Et donc ce premier transfert de petit embryon, c'est cette petite fille que l'on entendait donc.

[00:47:32.080] - Frédérique

Oui, c'est ça.

[00:47:32.980] - Lisa

Et que l'on entend, qui est avec vous maintenant, dès le premier transfert, suite à cette FIV, cette seconde FIV que vous avez fait. D'accord.

[00:47:48.350] - Frédérique

Oui. Première FIV à Barcelona IVF, première FIV, premier transfert et puis naissance d'un enfant en très bonne santé derrière, tout de suite.

[00:47:57.080] - Lisa

Super.

[00:47:58.220] - Frédérique

Non, mais vraiment, ceux qui peuvent se le permettre — parce que l'on ne va pas se mentir, il y a un coût financier aussi — il faut se le permettre. Ce n'est pas donné à tout le monde. Ça reste encore une médecine qui est réservée, dans ce contexte, où que c'est interdit encore en France, qui est réservée à une certaine population qui peut se permettre financièrement ça. Ça, c'est sûr. Mais si vous pouvez vous le permettre, ça augmente les chances de succès, il n'y a pas photo. Et comme dirait ma gynécologue, elle m'avait dit : « Écoutez, vos chances d'être maman en France ou en Espagne, au final, elles sont les mêmes, mais ce qui a changé, c'est la durée, c'est le temps d'attente. Parce qu'en France, on va peut-être vous implanter des embryons qui vont soit, donner aucune grossesse, donc ça va être des cycles d'attente pour rien ou soit, qui risquent de redonner une fausse couche ».

[00:48:59.600] - Frédérique

Une fausse couche, il ne faut pas oublier, moi, j'ai perdu six mois dans mon parcours avec ma fausse couche. Oui, parce que la grossesse, elle a duré dix semaines, ensuite, il a fallu attendre quinze jours d'évacuer, ensuite, il a fallu attendre deux mois et demi que les cycles reviennent. Ça va très vite, le temps file. Donc on fait une, deux, trois fausses couches, on a facilement perdu un an, un an et demi dans notre parcours avec ça. Donc oui, c'est ce qu'elle nous avait dit. Elle nous avait dit qu'en France, le résultat final au bout de tous les transferts est le même, mais que l'on allait gagner énormément de temps si on partait à l'étranger. Nous, on avait ras le bol, on voulait que ce parcours se termine le plus vite possible et c'est pour ça que l'on est partis.

[00:49:49.640] - Lisa

Surtout avec vos neuf embryons, c'est vrai que si l'on avait dû tout transférer, ça aurait été probablement-

[00:49:54.080] - Frédérique

Oui, vous imaginez ? Neuf embryons. Et puis, en plus de ça, neuf embryons, ça veut dire que l'on vitrifie neuf embryons pour rien. Combien d'embryons sont dans des laboratoires en France qui sont voués d'office à l'échec et que l'on conserve au cas où ? Ça fait plus de la moitié d'embryons qui sont actuellement vitrifiés en France pour rien. On donne de l'espoir pour rien aux couples parce qu'ils pensent que : « J'ai encore trois, quatre embryons vitrifiés ». Donc ils ont l'espoir peut-être d'avoir une deuxième grossesse avec ces embryons-là, mais alors que non. Dès le départ, il n'y aura pas de deuxième grossesse, parce que ces embryons ne sont peut-être pas viables. Donc vous voyez ?

[00:50:39.020] - Lisa

C'est compliqué. Et vous donc, il vous reste deux embryons ?

[00:50:41.930] - Frédérique

Il m'en reste deux.

[00:50:43.700] - Lisa

OK.

[00:50:44.390] - Frédérique

C'est ça.

[00:50:45.380] - Lisa

C'est ça. Alors que sinon, si l'on n'avait pas pu le faire, on aurait peut-être pu conserver beaucoup plus d'embryons et que vous avez la possibilité si vous le souhaitez de les utiliser pour une seconde grossesse éventuellement. Et vous savez quand même que dès le départ, ce sont des embryons euploïdes.

[00:51:04.990] - Frédérique

C'est ça, tout à fait. Là, pour tout vous dire, on est en procédure pour faire le transfert d'un deuxième embryon.

[00:51:15.730] - Lisa

[inaudible 00:51:15] entendre ça.

[00:51:18.160] - Frédérique

Donc on va espérer que ça marche. Mais ma gynécologue en France, je l'ai eu au téléphone il y a deux jours et elle m'a dit : « Mais moi je suis super optimiste parce que vos embryons, ils ont été biopsés ». Donc moi je suis hyper optimiste.

[00:51:39.220] - Lisa

Oui. Elle est super votre gynécologue.

[00:51:41.650] - Frédérique

Oui, franchement.

[00:51:45.280] - Lisa

Depuis le début du parcours que vous m'avez raconté, c'est vrai que ça revient souvent et je pense que c'est vrai que c'est important.

[00:51:51.500] - Frédérique

Oui, mais c'est parce que je vous dis, ça a été le partenaire qui nous a suivis. C'est les montagnes russes un parcours d'AMP, il y a des hauts, il y a des très très bas. Si j'avais un conseil vraiment à donner aux femmes qui nous écoutent, c'est : prenez le temps de choisir un professionnel de santé qui vous convienne. Vraiment, ça, c'est important. Parce qu'il faut se sentir soutenu dans ce parcours.

[00:52:24.010] - Lisa

C'est sûr. En tout cas, vraiment Frédérique, un grand merci de nous avoir partagé un petit peu votre parcours de FIV, DPI et puis depuis le début, parce que je pense qu'il y a beaucoup de femmes et de couples qui sont dans votre situation. Et c'est vrai que, comme vous disiez avant, effectivement, après la FIV DPI a un coût aussi et ce n'est malheureusement pas proposé encore en France, mais c'est vrai que je pense que c'est important de savoir que ça existe et de savoir qu'il y a des options. Je pense que le parcours de PMA, c'est important aussi de voir toutes les possibilités, parce qu'effectivement, il y a quand même le côté aussi psychologique qui est important, émotionnel, et c'est vrai qu'il y a une partie, effectivement, très médicale mais il y a ce côté émotionnel, psychologique et c'est vrai que d'avoir toutes ces informations, de savoir ce qui est possible, ça permet qu'en tant que personne, que couple, de savoir ce qu'il est possible de faire pour avancer dans ce projet de bébé, parce que ça peut être épuisant. Et vous, dès le début, vous saviez que vous vouliez utiliser les techniques qui vous permettraient d'y arriver le plus rapidement possible, et puis je pense que, visiblement, vous ne vous êtes pas trompée.

[00:53:43.750] - Frédérique

Oui.

[00:53:46.870] - Lisa

Ça a été finalement assez rapide une fois que vous avez refait cette seconde FIV, et vraiment, on souhaite en tout cas à toutes les femmes, les couples qui ont ce projet de bébé, qui doivent passer par la PMA, que ça puisse être aussi rapide pour eux et le mieux vécu possible parce que c'est compliqué. Donc un grand merci vraiment pour votre partage et puis nous, on vous dit à bientôt à la clinique.

[00:54:14.830] - Frédérique

Oui, c'est ça. Peut-être d'ici quelques semaines, là, pour un deuxième transfert.

[00:54:21.880] - Lisa

On croise fort les doigts en tout cas pour vous et puis, on vous dit à très bientôt et encore merci.

[00:54:26.170] - Frédérique

Je vous remercie. Merci à vous.

[00:54:28.950] - Lisa

Au revoir.

[00:54:42.400] - Barcelona IVF

IN Fertile-CAST, The Barcelona IVF Podcast.